Naissance de la course

Texte tiré du livre édité lors du 25e anniversaire de la course en 2006

La graine est semée

Thyon-Dixence est une belle aventure qui se renouvelle depuis vingt-cinq ans déjà. On peut se douter que la société de gymnastique La Gentiane de Mâche sur Hérémence n’a pas décidé, comme ça, de la naissance de Thyon-Dixence. L’idée d’organiser une course à pied ne peut venir d’une décision de comité de société. Il faut qu’elle ait ses racines dans le cœur de certains de ses membres qui pratiquent régulièrement les courses d’endurance. Il faut aussi qu’il y ait eu des antécédents, et c’était bien le cas.

En effet, la Gentiane avait organisé des courses relais pour les jeunes au début des années soixante. Le ski-club, qui partage largement ses adhérents avec la société de gymnastique, a mis sur pied le Tour d’Hérémence en 1977, une course qui vit la victoire sourire maintes fois à Albrecht Moser, copain de Marlyse et Jean-Jacques Theytaz, coureur de renommée nationale, notamment tout dans les courses militaires. En 1979, le ski-club Les Pyramides d’Euseigne organisa son premier Tour du bisse.

On le voit, même dans les vallées, la course à pied était d’un grand engouement à l’époque. En Romandie existait bien sûr la quinquagénaire Morat-Fribourg, puis furent organisées Sierre-Montana et Sierre-Zinal, pour ne citer qu’elles. Ces grandes classiques répondaient au besoin de coureurs populaires toujours plus nombreux, de mordus beaucoup plus aguerris. Mais elles créèrent aussi un esprit d’ouverture pour les coureurs suisses et étrangers, afin de partager avec eux ces moments d’effort intense. Noël Tamini, fondateur du défunt «Spiridon», Yves Jeannotat et Jean-Claude Pont en étaient les chevilles ouvrières.

C’est donc naturellement que l’idée d’organiser une course, belle, attrayante, ouverte à tous, entre Thyon et le barrage de la Grande Dixence naquit dans les esprits de membres de la Gentiane et du ski-club, coureurs à pied infatigables: Michel Seppey, très bon à Sierre-Zinal, Narcisse Seppey, Jean-Jacques Theytaz en furent les initiateurs.

Parfois, ils s’entraînaient sur le haut des alpages, testant un chemin quelque peu laissé à l’abandon, voyant d’ici le majestueux mur barrant le fond de la vallée, de là les récentes constructions de Thyon 2000.

Alors… et si…? La graine était semée.